Alors que le licenciement chez Casino à Marseille et Plan de Campagne touche de nombreux salariés, les conséquences sociales se font sentir. À Marseille comme à Plan de Campagne, de nombreux salariés des enseignes Casino, Franprix ou Monoprix sont concernés par des suppressions de postes et des licenciements économiques.
⚖️ Le contexte des licenciements dans les casino de Marseille : une restructuration nationale aux conséquences locales
Le groupe Casino, récemment repris par le milliardaire Daniel Kretinsky, a engagé une profonde réorganisation de ses activités. Résultat : près de 3000 suppressions de postes ont été annoncées, dont 2200 licenciements effectifs. Selon la direction, 1000 d’entre eux auraient pu être évités grâce à des reclassements internes, des départs volontaires et naturels. À Marseille et dans la zone commerciale de Plan de Campagne, plusieurs magasins seraient directement concernés, provoquant une onde de choc sociale.
Face à ces plans sociaux massifs, il est essentiel de rappeler que chaque salarié licencié pour motif économique dispose de droits importants, notamment la possibilité de contester son licenciement devant le Conseil de prud’hommes.
I. 🔍 Qu’est-ce qu’un licenciement économique tel que dans les Casino de Marseille ?
Le licenciement économique est défini par l’article L.1233-3 du Code du travail. Il concerne une rupture du contrat de travail non inhérente à la personne du salarié, et résultant de :
- Difficultés économiques (baisse du chiffre d’affaires, perte d’exploitation…),
- Mutations technologiques,
- Réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité,
- Ou cessation d’activité.
Dans le cas des licenciement dans les Casino de Marseille, le motif avancé est une réorganisation stratégique pour revenir à la rentabilité d’ici 2026, notamment par la fermeture de magasins et la cession d’hypermarchés jugés déficitaires. Cette restructuration peut-elle justifier juridiquement un licenciement économique ? Pas toujours. Le juge prud’homal peut contrôler la réalité et la pertinence de ces motifs.
II. 📋 Comment contester son licenciement économique ?
En tant que salarié, vous disposez d’un délai de 12 mois à compter de la notification de votre licenciement pour saisir le Conseil de prud’hommes. Plusieurs moyens de contestation existent :
1. Contester sur le fond : absence de cause réelle et sérieuse
Le licenciement doit être fondé sur des motifs économiques précis et sérieux, constatables au moment de la rupture (Soc., 12 déc. 1995, n°94-41.765). Or, le groupe Casino affiche une réduction drastique de ses pertes en 2024 (de 5,7 milliards à 295 millions), ce qui peut fragiliser l’argument des “difficultés économiques” à cette date.
De même, les baisses de chiffre d’affaires doivent être significatives et appréciées sur plusieurs trimestres consécutifs, en fonction de la taille de l’entreprise. Si la réalité de ces difficultés est contestable, le licenciement peut être annulé.
2. Manquement à l’obligation de reclassement
Avant tout licenciement, l’employeur doit proposer activement des postes de reclassement en interne ou dans le groupe (article L.1233-4 C. trav.). Si cette démarche n’a pas été menée sérieusement — par exemple, si aucun poste n’a été proposé à Marseille ou dans les environs, ou si le poste proposé impliquait une dégradation importante des conditions de travail —, le licenciement est irrégulier.
📌 Jurisprudence utile : Soc., 25 septembre 2002, n° 00-42.879 ; Soc., 27 novembre 2019, n° 18-16.985.
3. Non-respect de la priorité de réembauche
Le salarié licencié bénéficie d’un droit de priorité de réembauche pendant 1 an. Si l’employeur ouvre un nouveau magasin, ou réembauche sans vous recontacter, vous pouvez obtenir une indemnité équivalente à 1 mois de salaire brut (article L.1235-13 C. trav.).
4. Erreur dans l’ordre des licenciements
L’ordre des licenciements doit tenir compte de plusieurs critères (charge de famille, ancienneté, situation sociale, handicap, etc.). Si vous pensez avoir été injustement désigné, vous pouvez contester et réclamer réparation (Soc., 18 janvier 1995, n°93-44.080).
III. ⚠️ Et si le juge donne raison ?
Si le Conseil de prud’hommes estime que :
- Le licenciement n’a pas de cause réelle et sérieuse,
- Ou que la procédure a été irrégulière,
Alors, vous pouvez obtenir :
- Une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse (article L.1235-3 C. trav.), selon le barème légal,
- Et, le cas échéant, une indemnité pour irrégularité de procédure, cumulable (article L.1235-5 C. trav.).
📍 Licenciement dans les Casino à Marseille, les salariés ne doivent pas renoncer à faire valoir leurs droits
Les licenciements économiques engagés dans les enseignes Casino de Marseille et de Plan de Campagne s’inscrivent dans une logique de restructuration d’entreprise à l’échelle nationale. Pour autant, chaque situation individuelle mérite d’être examinée à la lumière du droit.
La réalité des difficultés économiques, le respect des obligations de reclassement, l’ordre des licenciements ou encore la priorité de réembauche sont autant d’éléments qui peuvent faire l’objet d’un contrôle par le juge.
Les salariés confrontés à ce type de rupture ont la possibilité de saisir le Conseil de prud’hommes pour contester leur licenciement économique, tant sur le fond que sur la forme. Il est essentiel, dans un contexte aussi complexe, de connaître précisément ses droits et les moyens de les exercer.
Maître Nicolas ROBINE, avocat en droit du travail à Marseille, accompagne les salariés dans leurs démarches et contentieux prud’homaux.