Nicolas Robine – Avocat

Mutuelle d'entreprise

Les Obligations de l’Employeur et de l’Assureur dans le Maintien de la Mutuelle d’entreprise

Le maintien de la garantie frais de santé (mutuelle d’entreprise), instauré par l’article 4 de la loi Évin, est un dispositif essentiel pour protéger les anciens salariés. Cependant, son efficacité repose sur des obligations strictes pour l’employeur et l’assureur. Voici un décryptage détaillé de ces responsabilités.


L’employeur joue un rôle clé dans la mise en œuvre du maintien de la garantie frais de santé. Ses obligations portent principalement sur l’information des salariés et la vérification des contrats.

Avant la rupture du contrat de travail, l’employeur doit informer les salariés des modalités de maintien de la garantie santé. Cette obligation inclut la remise d’une notice d’information, rédigée par l’assureur mais transmise par l’employeur. Cette notice doit détailler :

  • Les garanties prévues par le contrat collectif.
  • Les modalités de maintien de la couverture santé.
  • Les conditions tarifaires du nouveau contrat individuel.

La jurisprudence va plus loin en imposant une obligation de conseil. Si la notice est insuffisante, l’employeur doit fournir des explications complémentaires. Par exemple, il doit clarifier les conditions tarifaires ou les démarches à effectuer pour bénéficier du maintien.

Si l’employeur ne respecte pas son obligation d’information, les limitations de garanties prévues dans le contrat deviennent inopposables au salarié. Cela signifie que l’assureur ne peut pas refuser une prestation au motif que le salarié n’a pas été correctement informé.

En cas de litige, la Cour de cassation sanctionne l’employeur par des dommages et intérêts. Le montant est calculé sur la base de la perte de chance du salarié de souscrire un contrat adapté. Par exemple, si un salarié n’a pas pu bénéficier d’une garantie santé en raison d’un défaut d’information, l’employeur devra indemniser la perte de chance correspondante.


L’assureur a également des responsabilités importantes pour garantir l’effectivité du dispositif. Ces obligations portent sur la proposition de maintien et l’interdiction de la sélection médicale.

Dans les deux mois suivant la rupture du contrat de travail, l’assureur doit adresser à l’ancien salarié une proposition de maintien de la garantie santé. Cette proposition doit inclure :

  • Les mêmes garanties que celles du contrat collectif initial.
  • Les conditions tarifaires, qui peuvent être majorées jusqu’à 50 % par rapport à celles des salariés actifs.

Le nouveau contrat est individuel et prend effet dès son acceptation par l’ancien salarié. Il n’y a pas de condition de durée, sauf si le revenu de remplacement (pension de retraite, allocation chômage, etc.) prend fin.

L’article 4 de la loi Évin interdit à l’assureur de procéder à une sélection médicale. Concrètement, cela signifie que l’assureur ne peut pas :

  • Imposer un questionnaire médical.
  • Refuser un ancien salarié en raison de son état de santé.
  • Exclure certaines pathologies du champ de la garantie.

Cette interdiction est absolue et s’applique même si l’ancien salarié souffre d’une maladie préexistante. Elle garantit ainsi l’accès à la couverture santé pour tous, sans discrimination.


Le maintien de la garantie frais de santé est un droit précieux pour les anciens salariés. Cependant, sa mise en œuvre est encadrée par des règles strictes et complexes. Une mauvaise application peut exposer l’employeur ou l’assureur à des sanctions juridiques et financières.

Pour naviguer dans ce cadre réglementaire dense, il est utile de se faire accompagner. Maître Nicolas ROBINE, Avocat au Barreau de Marseille et auteur d’une thèse sur la prévoyance d’entreprise, peut vous conseiller. Son expertise vous permettra de :

  • Comprendre vos obligations légales.
  • Sécuriser vos droits en cas de litige.
  • Optimiser la mise en œuvre du dispositif.

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