Nicolas Robine – Avocat

Précisions sur la requalification d’un CDD

Le principe fondamental du CDD est de pourvoir un emploi temporaire, excluant toute affectation durable liée à l’activité permanente de l’entreprise. Un recours légitime au CDD se présente par exemple lors d’un accroissement temporaire d’activité, une situation devant être clairement délimitée mais surtout justifiée…

Dans cette récente affaire, le salarié, engagé pour un surcroît temporaire d’activité, conteste la nature éphémère de son emploi. La Cour de cassation a tranché en faveur de la nécessité d’une preuve substantielle du motif énoncé dans le CDD, soulignant que la simple mention d’un surcroît temporaire d’activité ne constitue pas une preuve suffisante.

Il est essentiel de souligner que la loi exige une mention explicite du motif dans le CDD, sans laquelle le contrat est automatiquement qualifié de durée indéterminée. Dans ce contexte, la jurisprudence souligne la responsabilité de l’employeur à démontrer la réalité du motif en cas de litige.

Cet arrêt (Cass. soc., 24 janv. 2024, n° 22-11.589) de la Cour de cassation rappelle donc l’importance de la clarté mais surtout de la véracité dans l’usage des CDD. Ainsi, les employeurs sont tenus de documenter précisément les raisons justifiant le recours à ce type de contrat, offrant ainsi une sécurité juridique aux deux parties prenantes.

En conclusion, cette affaire renforce la vigilance nécessaire lors de l’utilisation des CDD, soulignant que la seule mention du motif dans le contrat ne suffit pas.

Il convient de se ménager la preuve du motif pour éviter des litiges ultérieurs et assurer la conformité des CDD aux exigences légales et jurisprudentielles.